Quatre cent Juifs Egyptiens arrêtés  

 

Dr Elie K Mangoubi © (Poème écrit le 18 octobre 2007)

Il ressentait des sueurs froides,
Ses mains devenaient moites
Un frisson lui parcourait le dos
Il entendait les coups tapés, tôt
A la porte par deux policiers
En civil, venus pour charrier
Son frère, Sami, au commissariat
De police pour dix minutes, là,
Ils devaient rapidement vérifier
Son identité et le ramener.
Il se souvient encore de l'heure
Inscrite dans sa mémoire, de sa peur
Où par ce matin de juin, il vit
Son ainé partir en compagnie
Des limiers, cinq heure moins
Le quart, les voisins en témoins.
Dix minutes de terreur, de douleur,
Mouillées de larmes du malheur
Subi avec l'arrestation injustifiée,
En ce mois de juin de l'année
Mille neuf cent soixante sept, début
De la guerre des six jours qui a vu
L'arrestation, puis l'internement
Sans raisons valides de quatre cents
Juifs, mâles, apatrides ou égyptiens.
Décrits comme prisonniers de guerre
Paradés, transportés comme du bétail
Insultés de sales juifs, de racailles
Battus, humiliés, privés de leur dignité
Ils arrivaient à Abou Zaabal extenués.
Ces dix minutes avaient duré une éternité
Trois ans, neuf jours, dix sept heures
Cinquante huit minutes, temps de peur,
De souffrance qui demeure en vous
Et d'espoir qui soutena Sami partout.
Jugés indésirables, privés de dignité
Déplacés par ce cruel pays, traumatisés
Vous l'étiez, vous vivez en toute latitude
Aujourd 'hui, serein, loin de la servitude.